ADMINISTRATION 2 EN 1 — Bureau d’aide à la composition du nom de famille
Capucine Fasquel--Chabert
Prenant comme point de départ mon nom de famille, Fasquel--Chabert, nom composé de celui de mes deux parents, ce projet aborde la question de la transmission du nom de famille.
ADMINISTRATION 2 EN 1 est un projet qui joue des codes de bureaux administratifs afin de questionner le traditionnel nom de famille hérité du père. Le projet se prête à l’exercice de fusion des noms.
Noms, documents, formulaires, classeurs, file d’attente, cases, enveloppes : Comment, par des moyens graphiques et typographiques, repenser les enjeux de la transmission du nom de famille, quand deux deviennent un ? Comment faire rentrer la pluralité dans l’unicité ?
Ce projet vient questionner notre système de transmission du nom encore très patriarcal, conservateur et normatif. La transmission du nom de famille n’est pas une question à la réponse évidente. Dans de tels enjeux de société, cette recherche graphique vise à ouvrir le débat, mettre en travail des solutions graphiques sans y apporter un point de vue définitif.
J’imagine une administration fictive qui permettrait de penser autrement et graphiquement la composition des noms de famille : Le Bureau d’aide à la composition du nom de famille. Puisque l’administration me parait absurde, je joue de cette absurdité, et de ces incohérences par des gestes graphiques de détournement tout en recourant à ces normes et règles graphiques utilisées dans l’administration afin de la mettre en dérision et en question. Ainsi je joue des codes de l’administration dans le ton, par des phrases longues, par le vocabulaire employé, mais aussi par le décor, l’espace et la forme que prend le bureau.
Je vais plusieurs fois au long de l’année rendre physique ce bureau et le faire se confronter à des tests. Ces moments de mise en espace du Bureau me permettent de tester mes outils d’aide à la composition du nom, mais aussi faire de ces moments collectifs des moments de réflexion par la confrontation des participants au fait qu’ils portent pour la plupart seulement le nom du père. Et par le jeu et l’expérience collective, je viens proposer une autre façon de se nommer. Je rejoue les curseurs familiers de la mairie, en reprenant des objets et espaces connus de tous comme la salle d’attente de mairie, du formulaire à remplir, pour recréer un lieu qui nous est commun.
