m

memo! au MO.CO.ESBA

Le croisement des lignes

Maëlle Ledu

EESAB Rennes

2023

Mon mémoire parle de la place du dessin dans le design graphique contemporain au travers de l’analyse d’un corpus d’affiches de la Biennale internationale du design graphique de Chaumont. Le dessin est une pratique que je développe personnellement. C’est ce qui m’a donné envie d’étudier ses usages dans le design graphique. Je voulais au départ consacrer mon mémoire au dessin dans le design graphique en général mais le sujet était visiblement trop large et je me suis un peu perdue dans mes premières recherches. J’ai donc décidé de resserrer ma recherche sur l’affiche au travers des catalogues de la Biennale de Chaumont. Ces sélections fournissent des échantillons représentatifs de l’affiche —en tant que support de communication — en France et dans le monde. Je me suis concentrée sur les 10 dernières années, afin d’avoir un corpus contemporain. J’ai donc observé des affiches dans les catalogues de la Biennale internationale de design graphique de Chaumont. J’y ai eu accès par la bibliothèque de mon école. J’ai aussi pu visiter la Biennale de 2021, où j’ai vu les affiches sélectionnées. J’ai commencé ma recherche par des lectures ; je me suis intéressée à plusieurs graphistes et collectifs qui mobilisent le dessin dans leur pratique : M/M, Geoffroy Python, Formes vives, Michel Bouvet et d’autres encore. Je me suis appuyée sur des livres et des revues théoriques, puis sur les catalogues de la Biennale de Chaumont. J’ai cependant rencontré des difficultés quant aux catalogues de certaines années qui ne rendaient pas compte de la sélection entière. Les catalogues les plus complets que j’ai pu trouver sur cette période de dix ans sont ceux de 2012 et 2019. Ils ont donc été le point de départ de mon corpus. J’ai réalisé des entretiens et j’ai analysé des affiches présentes sur les murs de mon école pour ma conclusion. Des témoignages de graphistes ont été aussi collecté pour étoffer une réflexion théorique. Chaque exemple montre un usage et une pratique du dessin spécifique à chacun et chacune. Mon mémoire prend la forme d’un livre relié à la main. Les posters étudiés apparaissent au début en grand format et en couleurs, puis reviennent illustrer les textes plus tard dans l’édition au moment où ceux-ci sont analysées. Chaque partie du mémoire est annoncée par une double page rose. Avant de me lancer dans la mise en page du mémoire, j’ai épluché les catalogues de Chaumont pour comprendre comment les affiches étaient présentées. J’ai repris le principe adopté par la Sélection d’affiches françaises de 2010, qui n’est pas à proprement parler la sélection de la Biennale : elle présente une sélection de 10 affiches françaises et revient sur le contexte de réalisation de celles-ci. Formellement, la mise en page du texte m’a plu, surtout le fait de placer les images dans le texte, au moment où elles sont évoquées. Dans mon mémoire, je montre que dans la plupart des cas, l’usage du dessin s’hybride, c’est-à-dire qu’il se mélange avec d’autres techniques telles que la photographie et la typographie. J’ai donc mis en place des stickers coloriables, avec des dessins provenant des affiches du corpus, permettant de composer sa propre 1e et 4e de couverture, voire de les coller sur les pages du mémoire et faire l’expérience du dessin par le coloriage. Ainsi, le mémoire devient lui-même un objet hybride. L’écriture du mémoire m’a permis d’étudier l’articulation du dessin et du design graphique. J’aimerais continuer à explorer cette articulation au travers de mes projets pour le diplôme. Je réalise aujourd’hui que c’est au croisement du dessin et du design graphique que se situe ma pratique. Il m’a donné l’élan pour me lancer véritablement dans un travail d’écriture personnel. Les textes que j’écris me servent ensuite à faire des éditions. Cela me montre aussi comment le dessin peut être utilisé en lien avec une pratique graphique, ce qui me guide dans mes projets. J’aimerais peut être revenir plus tard à la recherche car je pense que le sujet de mon mémoire pourrait être approfondi et que la recherche pourrait être poursuivie. Je vois mon mémoire comme une boîte à outils qui tisse plein de possibilités d’analyse et de développement du sujet qui pourraient être exploitées plus tard.

Lire le mémoire