La Wicca, vers un militantisme spirituel?

Manon Knasko

ESAD Amiens

2023

Un des courants les plus répandus du néo-paganisme, la Wicca, connaît un succès fulgurant devenant même une religion aujourd’hui reconnue aux États-Unis. Considérée comme la sorcellerie contemporaine, elle fut fondée en 1968 par Gerald Gardner et a été notamment diffusée par les milieux féministes américains dans le contexte général de la contre-culture des années 1970. Elle fait aujourd’hui partie de l’activisme féministe, écologiste et de défense des droits LGBTQ+. Mais ce militantisme questionne car il utilise des actions sociales peu conventionnelles comme le fait de jeter des sorts ou de réaliser des rituels politique. On parle alors de militantisme spirituel. J’ai hérité de ma grand mère une certaine ouverture d’esprit par rapport à l’ésotérisme et au spirituel. Dès mon plus jeune âge elle m’a enseigné le soin par les plantes, le pendule, le tirage de cartes... Je n’y ai jamais vraiment cru mais je n’y ai jamais été fermée non plus, il a toujours, pour moi, été question de superstition plus que de sorcellerie. Après un mémoire de troisième année tourné sur la résurgence des mythes du Valhalla et du Ragnarök à travers l’histoire, j’ai découvert le néo-paganisme et donc la Wicca. En gros un mouvement de résurgence des croyances païennes antiques considéré aujourd’hui comme la sorcellerie contemporaine. Très vite, j’ai réalisé que cette pratique souvent religieuse était étroitement lié à la notion de militantisme, j’en ai alors fait l’objet de mon mémoire. J’ai étudié beaucoup de livres sur le sujet et j’ai écouté énormément de podcasts, notamment du collectif d’artistes sorcières Gang of Witches. J’ai beaucoup discuté avec une amie qui pratique la Wicca depuis plusieurs années. J’ai également collecté beaucoup d’iconographies sur le thème du néo-paganisme depuis le mémoire de troisième année (j’ai rassemblé le tout dans une édition que je présente lors de mon diplôme). Mon mémoire est une édition en reliure copte avec une couverture laissant la reliure apparente. Je ne sais pas si on peut véritablement associer le processus de recherches à la progression graphique mais les deux se font écho par l’utilisation de codes assez puissants dans mon sujet. Celui-ci a énormément influencé la forme de mon mémoire. Le rouge et le noir sont deux couleurs omniprésentes dans mon design éditorial car ce sont deux couleurs autant associées à la sorcellerie qu’au militantisme. Le symbole de la Wicca (triple lune) me sert de pictogramme incarnant la progression dans mon écrit. Et enfin la reliure copte est un clin d’œil assumé à la pratique ancestrale de la sorcellerie (tout comme la copte qui existe depuis déjà très longtemps). Mon mémoire traite de la Wicca qui, comme je l’ai expliqué, est une branche du néo-paganisme. Mon projet de diplôme quand à lui, est un projet éditorial et photographique traitant de mythes européens. Je rassemble un corpus d’images et de textes traitant d’une sélection de mythes et je réalise des photographies de mon interprétation personnelle de celles-ci. (Fabrication de costumes, utilisation de symboles etc). La réalisation de ce mémoire m’a confirmé mon amour du design éditorial, et je continue de me renseigner de temps à autre sur le sujet.

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