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memo! au MO.CO.ESBA

Faire avec, des manières de faire ensemble, avec ses pairs, avec d'autres

Noëlie Dayma

isdaT Toulouse

2022

Le sujet de mon mémoire est le faire ensemble entre graphistes et non graphistes. Je me suis d’abord intéressée aux pratiques de dessin collectives, les occasions, les projets, les ateliers avec un attention particulière au fait de faire dessiner des gens qui habituellement ne dessinent pas. En commençant à compiler les différentes pratiques, je me suis rendue compte qu’au delà du dessin, faire graphisme à plusieurs me posait question. Comment il était possible de partager des outils ou même d’en créer de nouveau pour faire ensemble. La plupart des objets et des projets que j’ai observés ont d’abord été les workshops que j’ai effectué dans le cadre de mon cursus. Ces intenses moments de créations collectives m’ont amenée à me poser la question du cadre, de la marge de liberté que j’y avais, et comment des pratiques m’y étaient transmises. J’ai ensuite regardé des projets participatifs de Ne rougissez pas ! de Formes vives, mais aussi des projets pluridisciplinaires comme ceux de Marion Poujade, du Bruit de la conversation, du collectif ETC ... Et je me suis peu à peu engouffrée dans un tunnel des pratiques de graphistes qui s’investissent in-situ. (Et ce territoire est vaste !). Ma démarche dès le début de ma recherche a été la compilation. Compiler des pratiques, des projets, des textes... sur la notion de participatif et de collectif. Mais aussi d’aller questionner les graphistes elleux mêmes sur ce que c’était pour elleux de travailler à plusieurs, avec des graphistes et des non graphistes. Des entretiens, des discutions informelles avec des professeurs, des intervenant.e.s, des camarades également, ont nourri cette recherche de façon de définir où le curseur du faire ensemble pouvait se situer. Mon mémoire est intégralement en niveaux de gris, avec une alternance de pages imprimées sur papier blanc et sur papier jaune soleil. La reliure est une simple reliure spirale. Mon souhait été d’avoir une forme tant économique que pratique dans sa réalisation. Avec des clins d’œil liés à toute l’enquête et à la recherche que j’ai menée. Celle-ci est beaucoup passée par le schéma, le crowbar, les flèches... Toute sortes de mots pour définir le fait de coucher ma pensée sur papier pour essayer de rationaliser les informations. Ces multiples ratures, j’ai fini par les appeler les zigouigouis. J’ai souhaité garder cette imagerie du schéma dans la forme finie de mon mémoire car je la trouvais particulièrement pertinente pour parler de liens humains, ce qui est le cœur de mon sujet. Il s’avère aussi que toute la rédaction au brouillon de mon mémoire s’est faite sur une ramette A3 de papier jaune soleil, d’où ce clin d’œil coloré. L’organisation des contenus qui viennent s’emboîter les uns avec les autres sur une même grille m’a été inspiré par justement cette question de faire ensemble. Faire résonner extraits d’entretiens, citations, légendes, images et texte de labeur me semblait un bon moyen de faire rappel à mon sujet dans une mise en forme où les informations coexistent en étant parfois imbriquées avec les autres. Mon mémoire m’a permis d’observer un écosystème de pratiques aussi diverses que nombreuses. Il m’a permis de dégager des types de pratiques en fonction de où l’on souhaitait placer ce curseur du faire ensemble. C’est grâce à cela, je pense, que j’ai pu mener avec ma binôme Céline Bourget un diplôme en duo. Notre projet de diplôme questionne étroitement cette question de faire intervenir des non-graphistes dans la réalisation d’un projet, et le fait même de le réaliser en duo m’a permis de mettre en perspective ce que j’avais pu observer dans mon mémoire. Aujourd’hui, j’essaie avant toute chose de me poser la question de où se situera le curseur du faire ensemble dans un projet. Quelles en seront les formes, le cadre ? Avec quels outils cela va il se matérialiser ? Quelles médiations ? La rédaction de mon mémoire m’a aussi fait me rendre compte que travailler collectivement est ce qui me plaît et qu’il s’agit de comment je souhaite mener ma pratique de graphiste et d’illustratrice. Que ce soit ponctuellement ou sur une base régulière. Ce sujet étant étroitement lié à comment je souhaite mener mon activité professionnelle, je me pose tout les jours la question de comment « faire ensemble ». Et j’espère que l’expérience et les projets futurs m’apporteront toujours de nouvelles réponses.

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