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memo! au MO.CO.ESBA

Construire avec le graphisme. La mise en fête d’un espace, l’exemple des Jeux olympiques de Los Angeles 1984

Pauline Duret

isdaT Toulouse

2021

Mon mémoire s’intéresse au design graphique environnemental dans des contextes événementiels, plus particulièrement liés à la fête. Comment, pour exister dans l’espace, la fête se forme, se créée, et avec quels moyens ? C’est en observant des projets aux origines diverses; menés par des graphistes, des designers, des architectes et des artistes que ma réflexion évolue au fil du mémoire. À la base de ce sujet il y a la découverte du projet de design environnemental des Jeux Olympiques de Los Angeles 1984 mené par la graphiste Déborah Sussman et l’architecte Jon Jerde. Ce projet a été décisif pour moi dans l’élaboration de mon sujet de recherche, car c’est, à mon sens, un projet exemplaire en la matière. Il agit d’ailleurs comme un fil rouge tout le long du mémoire, et me permet de tirer des fils et d’amener d’autres références. Une grande partie de celles-ci ce situent en Californie des années 1950 à 1970, puis se détachent de cette période pour regarder le contemporain. Une première partie de la recherche concerne les projets de signalétiques et d’identités des différents Jeux Olympiques. Dans ce cadre, le site web de la bibliothèque Olympique a été une source importante de découverte, car de nombreux rapports officiels y sont consultables en ligne. Je me suis également rendue au centre d’études Olympiques à Lausanne afin de consulter des livres sur ce sujet. Le reste de mes recherches c’est faite grâce à internet pour plusieurs raisons: une partie de ce travail a été effectué au plus fort de la pandémie de Covid19 d’une part, d’autre part j’observai des projets anciens réalisés à l’étranger. Néanmoins, les sites officiels des artistes et graphistes comme le Corita Kent Center ou le site du bureau Eames m’ont permis d’accumuler et de manier un grand nombre d’images d’archives de projets, dont beaucoup de photographies. Dans tout le processus de ce travail, le temps de recherche à été très important pour moi. J’ai passé des heures à chercher et collecter des images de certains projets, à lire des rapports olympiques, regarder des vidéos d’archives etc. Cela m’a permis de constituer un corpus d’images sur lequel je me suis beaucoup appuyée pour l’écriture. Il s’agit d’un mémoire au format livre assez classique car lié à des contraintes d’impressions en ligne. Pour des raisons de budget, de temps et de reproductibilité, je n’ai pas chercher à créer un objet complexe ou sophistiqué. La place importante de l’image résultant de ma recherche a forcément eut un impact sur la mise en page de l’objet. J’ai intégré beaucoup d’images en double pages, avec la volonté que le lecteur puisse confortablement prendre le temps de les observer. Je voulais qu’elles soit mises en valeur, car elles sont aussi importantes que l’écrit dans le mémoire. La difficulté de mon sujet est la dimension souvent monumentale des projets observés; menés à très grande échelle et parfois même éphémères. L’intérêt de ces projets était aussi leur dimension festive. L’enjeu été de savoir comment retranscrire cet aspect momentané, comment les montrer et comment les appréhender. Mais je crois que les images parlent d’elles-même et qu’elles mettent bien en lumière tout cela. J’ai donc choisi de commencer le mémoire par une série d’images des Jeux Olympiques de Los Angeles. Ces photos plongent directement le lecteur dans le vif du sujet: un projet de design graphique dans l’espace, qui contribue à la construction d’une grande fête à l’échelle de la ville. C’est aussi lié à un choix d’écriture, je souhaitais écrire ce mémoire comme on raconte une histoire. J’ai fini par accumuler une bonne connaissance du projet de Los Angeles 84 dans son ensemble et il me paraissait important de retranscrire celle-ci. Dans ce sens une série d’images pour introduire le projet était primordiale. Mon diplôme est complètement lié à mon mémoire. J’ai d’abord été confrontée une nouvelle fois aux difficultés liées à l’envergure des projets observés. Finalement j’ai réussi à développer un projet à grande échelle et éphémère, dans la mesure du possible. Il s’agissait d’une exposition éphémère sur la plage d’une station balnéaire créée dans les années 1960 au sein de la mission racine. Son but était de montrer la richesse et l’audace des projets de design, de graphisme et d’art dont elle fût le théâtre à son ouverture dans les années 1970. Concrètement mon diplôme était constitué de plusieurs grands panneaux de bois découpés et peints dont les formes s’inspiraient des images d’archives de la station dans les années 1970. Cette série de panneaux était complétée par des affiches et des cartes postales, le tout constituait une exposition éphémère et estivale dans toute la station. Tout ce travail se basait sur les archives collectés pendant une phase de recherche préalable. Depuis le début de mes études en graphisme j’ai développé une méthodologie de projet dont la recherche était la première phase. Cela me permettait d’entrer dans le projet et bien comprendre ses enjeux. L’écriture du mémoire n’a fait que confirmer mon attrait pour cette pratique. Pour ce qui est de mon sujet, j’aimerais avoir plus d’occasions de réaliser des projets dans l’espace tels que j’en ai observés pendant ma recherche, comme j’ai pu l’expérimenter lors du diplôme... J’ai beaucoup apprécié le travail de recherche et j’ai souhaité poursuivre après l’obtention de mon diplôme. J’ai eu l’opportunité d’assister mes anciens professeurs dans un atelier de recherche où je poursuis cette pratique.

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