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Le gras, c'est la vie ?
Lilian Hervet,
ESAM Caen, 2025
J’aime dessiner des lettres autant que j’aime en lire. Aussi simple que cette phrase puisse paraître elle signifie pourtant beaucoup sur la manière dont je suis arrivé à m’intéresser aux domaines de la typographie et du dessin de caractères. Ayant toujours ressenti une sensibilité envers les mots autant dans la lecture que dans l’écriture, ce n’est qu’à force d’être confronté au champ typographique au cours de mes études que l'idée de m'intéresser à leurs formes s'est développée. Une curiosité quant à la poésie que peut véhiculer un caractère typographique autant lors de sa conception qu’au moment de sa réception. Si mon approche de la discipline s’est jusqu’alors faite à mes yeux, de manière relativement spontanée et insouciante, au regard de l’influence qu’ont la dimension technique et l’ancrage historique sur le domaine, il m’a semblé essentiel de m’intéresser à son évolution afin de pouvoir situer ma propre pratique du dessin de caractères. Quels sont les statuts et rôles du signe typographique de nos jours ? Dès lors, un intérêt quant à la structure de la lettre et sa malléabilité s’est développé, m’amenant à m’intéresser au dialogue que peuvent entretenir chair et squelette de la lettre. En reliant mes questionnements au souhait d’enrichir mes connaissances typographiques, j’ai choisi de m’intéresser à travers ce mémoire à la spécificité que représentent les graisses dans le dessin de caractères. Quels sont leurs places et formes dans la création typographique ? Par quels moyens leur dessin peut-il revêtir une dimension prospective et exploratoire ? Un temps d’observation et de découverte personnelle ayant ainsi pour souhait de m’aider à poser un regard plus conscient sur ma pratique.
lilianh@orange.fr